Il est issu d’une famille aisée qui ne oppose pas à sa vocation musicale et il suit la formation du Royal College of Music, puis, après un pasage à Cambride, va compléter sa formation en Allemagne avec Max Bruch, puis en 1908 à Paris avec Maurice Ravel (qui déclarera de lui qu’il était le seul de ses élèves à avoir un tempérament de compositeur original).
Sa biographie se confond avec sa musique. Très vite, il s’intéresse à la tradition populaire britannique et se rend dans les campagnes pour collecter les mélodies traditionnelles, dont il a parfois produit des transcriptions pour chœur, pour orchestre ou pour voix et piano. Il les a toutefois très rarement introduites dans ses compositions. Cela n’empêche pas son langage musical d’être fortement influencé par les caractéristiques modales de ces mélodies, par leur pentatonisme. Il se réfère également volontiers à la musique anglaise de la Renaissance (Variations sur un thème de Tallis) et révise l’English Hymnal pour fournir à l’église d’Angleterre un recueil de chants débarrassé des trop nombreux ajouts du XIXe siècle.
Sa production est très abondante et très diversifiée : neuf symphonies, dont la première (Sea Symphony) comprend des parties chorales. La seconde (London), évoque la capitale, ses sons, ses chants et son atmosphère. La troisième (Pastoral) évoque l’atmosphère des campagnes à l’époque où il était brancardier sur les champs de bataille du Nord de la France. Chacune a un caractère bien marqué et l’ensemble montre un compositeur qui, au sein d’un langage cohérent, ne craint pas d’explorer sans cesse de nouvelles voies. Nombreuses sont ses œuvres pour chœur et orchestre (les cantates Flos Campi, Toward the Unknown Region). Il a aussi composé pour le ballet (Job), l’opéra (Sir John in Love reprend à Shakespeare le personnage de Falstaff ; Riders to the Sea).
Parmi ses plus belles compositions, le cycle de mélodies On Wenlock Edge(1906), pour ténor et quintette avec piano, sur des textes extraits de A Shropshire Lad, un recueil de poèmes de A.E. Housman qui a inspiré plusieurs autres compositeurs :
Bien qu’il ait beaucoup composé d’œuvres religieuses, Vaughan-Williams se définissait comme agnostique : dans sa Messe pour chœur a cappella, il s’inscrit dans la tradition polyphonique d’un Tallis ou d’un Byrd.
S’il travaille ainsi pour l’Église (et les Églises), c’est aussi parce qu’il considère que le devoir d’un compositeur est de fournir au peuple de son pays les musiques dont il a besoin pour ses cérémonies profanes ou religieuses, son cinéma et ses théâtres. Dans son essai, National Music, il explique qu’il veut d’abord être un musicien local, enraciné dans son terroir et ses traditions, au service de sa société, et qu’il espère par là devenir aussi un musicien universel.