dimanche 18 décembre 2016, par Philippe Torrens
Joseph Haydn nous paraîtrait sans doute comme la figure majeure de la musique dans la deuxième moitié du 18e siècle, le jalon essentiel entre Bach et Beethoven, si la gloire de son jeune disciple et ami Mozart n’avait éclipsé la sienne. En outre, il partage avec ce dernier un fonds commun de langage musical. Pour ne rien arranger, sa longue vie plutôt monotone, au service de la famille Esterhazy, ne connaît d’autre aventure que celle de sa création musicale, offrant peu de prise aux amateurs de biographies passionnées. Tout cela fait que, si le grand public connaît les noms de Beethoven et de Mozart, il ignore généralement celui de Haydn. Heureusement, depuis longtemps, compositeurs, interprètes et amateurs de musique ont su l’apprécier et des pianistes comme Sviatoslav Richter, Alfred Brendel ou Catherine Collard ont donné à ses sonates la place qu’elles méritent dans le répertoire. Les exécutions des quatuors Alban Berg et Mosaïques ont admirablement servi ses quatuors à cordes, et les chefs Antal Dorati et Eugen Jochum ses symphonies. Toutefois, ses opéras et ses ouvres religieuses n’ont pas encore atteint ce degré de notoriété ; parmi ses messes, seule la Nelsonmesse (dite aussi Missa in angustiis, c’est-à-dire « dans l’angoisse ») est connue d’un large public.
Le concert de ce soir vous propose de découvrir la plus vaste des quatorze messes composées par Haydn. Son exécution sera précédée par celle de deux motets du même compositeur et d’un troisième dû à son frère Michaël Haydn.