Quatrième Concerto Brandebourgeois (BWV 1049) en Sol majeur
Le musicologue P. Spitta a intitulé Concertos Brandebourgeois six concerts que Bach avait composés pour la cour de Köthen, puis envoyé en 1721 au margrave de Brandebourg, qui disposait d'un ensemble de très bons musiciens. Certains de ces concerts illustrent le concerto tel que Vivaldi le concevait, opposant l'ensemble à un instrument soliste. Le quatrième se rattache (comme le second et le cinquième) plutôt au modèle duconcerto grosso selon Corelli, où l'ensemble de l'orchestre (ripieno) s'oppose à un groupe de solistes (concertino). Le concertino comprend ici deux flûtes et un violon.
Allegro
Le premier mouvement, à trois temps et de caractère dansant, fait d'emblée entendre aux deux flûtes son thème principal, énergique, bref et varié dont les composantes (deux couples de six doubles croches, trois croches descendantes, un motif de deux doubles-croches - une croche) seront reprises et combinées. Divers motifs secondaires apparaissent au cours de cet allegro particulièrement développé et qui fait la part belle à la virtuosité du violon solo, en particulier dans un passage en triples croches au centre du mouvement. Dans plusieurs passages, le violon solo et les deux flûtes jouent quasiment seuls au-dessus de brèves ponctuations des autres instruments.
Andante
Écrit dans le ton de Mi mineur, il revêt, après la gaieté sans mélange de l'allegro, un caractère mélancolique. Il repose entièrement sur un seul thème, habilement varié, présenté sous différents éclairages instrumentaux. Le rôle virtuose est ici tenu par les flûtes, et plus spécialement par la première, qui se voit confier plusieurs traits où elle joue totalement seule.
Presto
Ce final très rapide a des allures de fugue, avec les entrées successives de son thème, aux altos, puis aux seconds violons, aux premiers et enfin à la basse continue. Le violon solo s'associe au départ avec les premiers violons, puis il se lance dans plusieurs séquences de plus en plus virtuoses (parfois accompagné seulement par les flûtes) entre lesquelles s'intercalent des tutti reprenant les éléments de la fugue. Après avoir montré sa rapidité, le violon solo manifeste sa capacité à enchaîner des battements très rapides. Trois mesures où soudain tous les instruments jouent sur le même rythme précèdent une brève reprise de la polyphonie avant la cadence finale.